Préparatifs et délivrances.

Alcyone_ a écrit:: Deux soldats. C'est tout ce que Bess acceptait, mais c'était mieux que rien. Elle avait tout de même un peu outrepassé ses droits en demandant, l'air de rien, aux gens de la Dame du Mazet d'ouvrir l'oeil. Que tout mouvement suspect, toute personne étrangère lui soit immédiatement signalée.

De même, Bess avait temporairement cédé son autorité sur ses subalternes à Alcyone, les deux soldats s'étaient regardés, mais soit, ils n'étaient pas payés pour comprendre.
Elle les avait pris a part pour leur expliquer qu'elle avait des raisons de penser que ... "quelqu'un" pourrait en vouloir à l'enfant à naître. Le ton glacial et autoritaire qu'elle employa pour aboyer ses ordres n'était pas coutumier chez elle, mais c'était là le reflet de l'angoisse qui la prenait à la gorge quand elle songeait à tout ça. Elle avait donc organisé avec eux des gardes, à l'intérieur et à l'extérieur de la demeure. Mais le domaine du Mazet était grand... peut-être trop pour deux soldats et une prévôte nerveuse.

Après tout... Tarrelian n'avait peut-être écrit ce poème que pour le plaisir de semer le trouble et la peur. Peut-être ne viendrait-il jamais chercher cet enfant. Et s'il décidait de le faire, quand passerait-il à l'action? Alcyone était partie du principe que le danger les guettait dès l'accouchement. "Au moment où l’enfant attendu naîtra". Elle avait fini par le connaître par coeur à force de le lire. Mais peut-être prendrait-il patience quelques jours. Bess n'accepterait pas éternellement qu'Alcyone et deux soldats soient dans ses pattes. Juste derrière le portail d'entrée, elle était plongée dans ses réflexions, tout en scrutant l'horizon. Elle fut tirée de ses pensées par des cris et de l'agitation. Elle se retourna vers la cour qui faisait face à la porte et vit deux valets un peu affolés courir vers les dépendances, sans doute pour aller chercher quelque suivante.

"Ca" commençait... Elle ferma les yeux et adressa, à sa propre surprise, une prière murmurée à son ex-Lieutenant...

- Ne fais pas ça... Tu n'es pas un monstre, je ne peux pas le croire... Te venger comme ça, ça serait...

Elle ne put finir. Agir. A tout le moins ouvrir les yeux et plutôt deux fois qu'une. D'un pas décidé, elle regagna le corps de logis de la grande demeure. Un étrange équipage finissait de se hisser en haut des escaliers. Curieux spectacle d'une Barrique ronchonnante et d'une Folle directive qui avait pris les choses en mains, le tout martyrisant le personnel. Malgré elle, elle en sourit. Tant que ça ronchonnait et que ça dirigeait, tout allait bien. Elle grimpa les marches quatre à quatre pour prêter main forte.

Dame_Ned a écrit:: Le haut de l'escalier était en vue de pieds...

Bon on y est!

S'adressant au valet.

Va ouvrir la chambre, attise le feu, remet la marmite dessus et ramène un seau d'eau bouillie mais froide.

A Bess.

Ma poulette on va t'installer confortablement...

Dans son fort intérieur le mot confortable ment pour donner la vie avait un gout de je n'y crois pas du tout. Mais elle savait que c'était ce qu'il y avai de mieux pour ce merveilleux moment. En passant le seuille de la chambre elle vérifia que la suspente était bien en place.

Bon alors, on va commencer par marcher entre les contractions. Tu poseras tes fesses sur le fauteuille là, que lorsque que tes jambes seront légèrement tremblantes.

Du regard elle indiqua le fauteuil sous la suspente.

[dans la chambre....enfin]

Façon je marmonne : Suis pas une poulette...je vais pas pondre, je vais pas véler ni mettre bas....

Elle se crispe à nouveau : Je ....vais... pas.....

Elle n'attend même pas que Ned lui répète ce qu'elle vient de dire et va s'appuyer sur le fauteuil, fermant les yeux :

La bougie.... *soufffffffffffffffffle*..... bougie.....*inspiiiiiiiiiiiiiire*...... Neeeeeddddd ! ......*souffffffffle*

ça dure moins longtemps que les dernières fois...bon signe déjà, elle relève le nez, un pâle sourire sur le visage : c'est peut être que ça va mieux..... c'était peut être une fausse alerte.... hein ?

Dame_Ned a écrit:: Ned lui sourit.

C'est surtout signe que ça se raprochhe donc ça va revenir plus souvent.

La prend par le bras et entame une marche à travers la pièce.

Vient on va refermer la porte histoire de ne pas être dérangées.

Ensuite nous irons admirer les extérieurs par la fenêtre.

Dans sa cervelle les choses se calmait. Au fur et à mesure qu'elle annonçait le programme elle se disait que d'ici là il y aurait bien deux ou trois contractions de taille.

Ca va se rapprocher...mais c'était déjà rapproché Ned... même pas le temps de finir que ça recommencait déjà ....

Quelques contractures plus tard, devant la fenêtre à nouveau :

- assez des fenêtres Ned.... je le connais le paysage... je suis fatiguée...

Le temps passait et elle en était arrivé à se demander si entre deux il y avait bien une accalmie... même pas le temps de se remettre de la précédente que la suivante était déjà là. Les traits plus que tirés, livide, elle fit plus une grimace qu'un sourire :

Fais ce que tu veux .... je veux juste que ça s'arrête... Je veux Erwan.... je veux le bébé....je veux me reposer Ned....

Crispation du visage, la main de Ned broyée dans celle de Bess :

NEEED !

Dame_Ned a écrit:: La Baronne de Fol imperturbable lui tenait la main et la soutenait lors des contractions.

Tu veux ! Tu veux! Ben tu as! Tu as déjà Erwan dans ton coeur, le bébé t'as plus long à attendre et pour la fin des contractions ben comme par miracle ça ira ensemble très bientôt je te le promet.

Elle versa un peu d'eau sur un linge mouillé et lui humecta le visage.

Tu vas aller t'installer dans le fauteuil et pour le prochaine contractions dès que ça monte, tu t'accroche à la suspente et tu te laisse pendre.

Je sais ça à l'air barbare mais promis ça soulage bien et ça accélère le mouvement.

Elle la guide jusqu'au fauteuil.

- Lourd - a écrit:: [derrière la porte de la chambre]

NEEED !

L'intendant, Maistre Lourd comme la Gouverneur aimait à l'appeler parfois, fit la grimace en entendant le cri de la Maitresse de maison.

Il fusilla du regard le valet qui souriait :

File d'ici vilain ! va faire mander de l'eau en cuisine !

Le gamin se rembrunit et partit bien vite obéir.

Lourd secoua la tête : un valet dont on ne ferait rien ! une prévot qui se mélait de faire venir des soldats ! ces soldats toujours qui dans la cuisine, qui dans le salon, qui dans les couloirs, ou même sous les fenêtres.... ça ne lui plaisait pas ces soldats au Mazet, et puis ça voulait dire quoi d'abord ? quinze années qu'il s'occupait du domaine, il savait faire son travail.

De l'autre côté de la porte des gémissements qui reprennent, entrecoupés de cris.

Bon la suspente, souffler, se laisser pendre, respirer, attendre la suivante.... pas dans cet ordre ou peut être que si... elle n'en avait cure, ne pensant à rien d'autre qu'à la douleur qui allait revenir, tout doucement d'abord, pour exploser d'un seul coup longtemps...trés longtemps...au moins des heures ... pour s'arrêter juste le temps de reprendre son souffle.

Elle ne savait même plus si c'était elle qui criait ou si c'est seulement qu'elle souhaitait... le linge frais sur son visage de temps à autres :

Tu me rappelleras............. de dire à Erwan qu'il peut toujours courir pour le suivant !!! et que s'il me refait ça je le tueraiss de mes mains !

Dame_Ned a écrit:: Les choses c'était accélérées comme elle l'avait prévus. Derrière la porte elle entendit Lourd.

Heu là je suis occupée alors pour les urgence urgente allez voir un autre médecin, sinon tout va bien, tout va très bien.

Aîeeeeeuh.

Ce n'est rien elle vient juste de me taper dessus.

Faites amener de la prune, je ne vais pas en avoir assez!

- Lourd - a écrit:: [toujours derrière la porte... ]

Tout va bien tout va bien... ça n'a pas l'air d'aller si bien que ça... ah ben voilà que la futur maman tape .... c'est du beau !

Il secoua la tête en entendant demander de la prune :

Vous êtes sûre de la prune ? parce que si vous la faites boire elle sera plus bonne à rien !

Comment ça je serais plus bonne à rien ? LOURD !!! ALLEZ ME CHERCHER CETTE FOUTUE PRUNE BOUDIOU !!!!

Ah ben si la maitresse le dit c'est qu'il faut... sans rien ajouter il courru au cuisine, hurlant des ordres pour de la prune...histoire de bien faire comprendre qui qui commande ici ! quelques instant plus tard, devant la porte, la main levée, attendant que le hurlement s'arrête....
Trois coups, ouvre, détournant le regard va poser la prune sur une petite table et sort aussi vite que possible, referme la porte, et reste derrière, attendant d'autres ordres.

[de l'autre côté de la porte...heu à l'intérieur de la chambre]

La c'était le bouquet, elle prit la main de Ned, la tira vers elle les yeux fiévreux, le regard dur :

Fais quelque chose Ned...ça pousse là !!!!!

Elle rejeta la tête en arrière en poussant un hurlement, oubliant la suspente, et la respiration, et la bougie, et erwan, toute entière tournée vers la douleur qui dure, dure...dure toujours et semble ne vouloir jamais s'arrêter.... et bien sûr ça s'arrêtes, ça s'arrête toujours pour mieux recommencer un peu plus tard.

Dame_Ned a écrit:: Ned les yeux dans les yeux de Bess

Heu... c'est pas à moi de faire quelques chose! C'est à toi!
Attrappes tes genoux et fais ce que ton corps te demande!

Elle jette un oeil sur le feu qui chauffe un drap de lin, repère la couverture de fourrure dans la malle.

Lourd!!!! cette prune elle vient de limoge à dos de mullet!!!!!

Attrappes tes genoux et fais ce que ton corps te demande

Les genoux ... a...ttra....per les ....genoux ! Plus facile à dire qu'à faire, toujours est il que c'est fait... et qu'elle fait ce que son corps lui demande, inspirant un grand coup en poussant, ne s'occupant de rien d'autre que cette chose qui doit sortir...maudissant erwan qu'est pas là ...alcy et ses pressentiments, Ned et sa prune... sa prune ? comment ça sa prune :

NEEEDDDDD ! t'occupes pas de la prune !!!!! j'ai besoin de toi ! ça fait

MAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAALLLLLLLLLLLL

Dame_Ned a écrit:: Ho! La prune c'est la prune!

Heu.... là pousse plus j'en ai pour deux secondes.

Elle à senti la tête pointer et s'assure que tout va continuer en bonne voie.

- Lourd - a écrit:: Lourd!!!! cette prune elle vient de limoge à dos de mullet!!!!!

Non mais je vous jure... soyez discrets tiens !

Elle est sur la tite table Baronne.... juste à votre droite...enfin derrière ... deux bouteilles ça suffira ?

On rentre la tête dans les épaules en entendant la Dame du Mazet hurler à qui mieux mieux qu'elle à mal...ça on sait qu'elle à mal... tout le Limousin doit être au courant maintenant .... mes avis que l'époux l'a entendu d'là ou il est !

Il secoue la tête, s'éloignant quelque peut de la porte, histoire d'entendre moins fort les cris.

Comment ça pousse plus...je peux pas pousser plus ... enfin si plus mais pas plus.... je peux PAAAAAAAAAASSSSSSS

Elle respire à nouveau... les mèches de cheveux lui collent au visage, sentant que le moment est bientôt venu, espérant qu'il est venu...

Ouvrant les yeux sur Ned :

Je veux de la prune... j'ai...

Ah ben non on peut pas ... c'est pas le moment c'est le bébé qui le dit, nouvelles poussées, nouveaux cris, nouvelle douleur...

Dame_Ned a écrit:: Allez, tu peux y aller!
C'est parfait!

Elle va s'installer derière Bess et à la contraction suivante, la pousse vers l'avant.

Pousses, tends les bras et attrappe ta chose!

c'est parfait....parfait.... facile à dire tiens ! C'est pas toi qui pousse !!!!!!!

Un grand coup dans le dos, attraper, attraper la chose...elle n'hésites pas, pousse et pousse et repousse.... fermant les yeux ...non pas fermer les yeux, juste le temps de les ouvrir pour voir la chose en question, un hoquet... la douleur est preque partie instantanément.... enfin peut être... peut être pas.... elle ne sait pas en fait... elle tient son bébé, elle sent tout chaud, tout gluant...

Mon bébé.... Ned.... c'est mon bébé..... mon bébé à moua.....

Elle éclate en sanglot, tenant la petite chose contre elle.

Dame_Ned a écrit:: De Fol prodigue quelques soins rapides pour couper le cordon et attrappe le drap de lin chaud pour enveloppe les deux merveilles dedans.

Oui, c'est ton enfant et je crois même avoir vu que c'était UN garçon!

Elle prend la couverture de fourrure et recouvre le précieux trésors.

Contemple le, carresse le, embrasse le.

Elle va se servir un verre de prine et en profite pour fermer la porte à clé.

Un garçon.... c'est un garçon .... un tout petit tout beau tout mignon garçon.

Sans s'occuper de Ned, elle le regarde, ses petites mains...des p'tites mains mimi...et des petits pieds aussi... et tout comme son papa...il à tout....

Elle lève les yeux vers la Baronne, la voie boire un verre de prune :

Ben et moi alors ? J'ai bien travaillé non ? regarde comme il est tout beau ! comme son papa... d'ailleurs son papa je vais lui dire....

Elle reporta le regard sur son p'tit bout, ne cessant de le regarder, de le toucher, les yeux brillants de larmes, se laissant petit à petit emporter par le sommeil.

Dame_Ned a écrit:: La baronne regarde Bess avec tendresse.

Pas prune pour l'instant. Juste un peu d'eau sur le visage.

Elle lui passe doucement un linge imbibé d'eau bouillie sur ses traits tirés et lui humecte les lèvres.

Laisse toi aller. Profites , profites de chaque seconde.

Elle pause le verre près de la bouteille, ramasse les linges bouillis souillés, les dépose dans une barrique près de la porte. Beau travail se dit-elle. Faut prévenir les autres maintenant. Pas tout de suite, laissons lui ce temps et ce plaisir. Elle s'affaire à ranger et remettre en ordre la pièce tout en gardant un oeil sur ses protégés.

tarrelian a écrit:: Les nouvelles vont vite dans une petite ville, surtout quand on épie, attends avec impatience un tel événement

La patience n’avais jamais été son fort, mais là, même lui ne pouvait aller contre la nature

C’est donc tapis dans l’ombre qu’il avait soigneusement mûrit son projet.

Par deux fois la gouverneur s’était dressée contre lui, Il frapperait au cœur cette fois ci…Directement au cœur…
L’effervescence autour de la demeure de la jeune mère avait atteint son paroxysme, valets et servantes courraient en tout sens, cavaliers venaient mander informations et repartaient aussitôt

Il avait suivit le balet incessant dans l’une des chambres du manoir, la lumière éclairant la pièce jusque bien tard dans la nuit, des formes s’agitant en tout sens, les cris de douleur de la jeune femme rythmant la nuit, lui arrachant un sourire à chaque note aigue qui lui parvenait

Caché derrière son arbre dans le pré jouxtant le corps de logis, il avait même pu entendre le premier cri de l’enfant, un cri de douleur comme il s’éveillait dans ce monde sans compromission

Son seul malheur avait été d’être le fils de Bess.
Tarrelian lui ferais oublier jusqu'au nom de ses parents respectif, il ferait tout son possible pour que cet enfant haïsse ses congénères, abhorre ceux qui lui avaient donné la vie…

Il était impatient, bouillant, de pénétrer en ce lieu, d’arracher l’enfant des bras même de sa mère, de la regarder pleurer, lui implorer de le lui laisser.

Son poème avait eu l’effet escompté, instiller le doute et la peur dans le cœur de la maîtresse de maison.
Alcyone elle-même venait régulièrement au domaine, inspectant souvent les deux plantons à l’entrée, faisant le tour de la propriété à cheval…

Tant d’efforts déployés en vain pour l’arrêter, mais peut on arrêter le diable quand il a décidé quelque chose ?
Il s’efforçait de ne pas trop prêter attention à elle, son but premier ne pouvant souffrir d’une quelconque distraction, fusse t elle la dame de Saint Anne elle-même…
Bientôt, il agirait et Bess aurait une nouvelle date à fêter, funeste et indélébile…

bestbuff a écrit:: Elle s'était laissée bercée par l'instant, une douce torpeur l'enveloppant, torpeur qui fut quelque peut dérangée par Ned, lui priant de rejoindre le lit plutôt que rester dans ce fauteuil somme tout accueuillant, mais pas autant qu'un édredon propre.

Quelques instants plus tard, installée avec son fils qu'elle couvait du regard, Ned sorti non sans l'avoir baveusement bousouillé, elle s'adressa à Lourd, qu'elle supputait toujours derrière la porte :

Lourd... je veux le berceau ici... et ramenez l'autre enfant aussi.... ça commençait à l'énerver l'enfant, le gamin, le petiot...faudrait lui trouver un nom et vite...
- Mais Ma Dame tout est prêt dans leur chambre
- M'en moque...je les veux ici tous les deux !...............et arrêtez de m'appeler Ma Dame ! Ah...et puis apportez moi de quoi écrire aussi...j'ai du monde à prévenir.
- Oui Gouverneur... je m'occupe de tout

Elle sourit en l'entendant, oui il s'occupait de tout...toujours à vrai dire, jamais elle ne lui aurait avoué mais elle était bien contente qu'il soit là, abandonnant quelques temps les soucis domestiques, elle se laissa à nouveau bercer par le petit corps chaud et doux prés d'elle.

Trouver le valet, toujours en train de chercher un coin tranquille celui-là.. bon déménager le berceau, l'aute gamin récupéré à la nourrice, les parchemins, de quoi écrire... voilà tout été fait.

Sauf que la Gouverneur elle dort... Reprenant le nécessaire d'écriture, il vérifia que la petite famille allait bien, puis sorti sans bruit, se dirigea vers son propre bureau, et envoya des missives à la famille et aux amis éloignés, leur annoncer la nouvelle, et que la mère et l'enfant allaient bien.

Une fois cette tâche terminé, il retourna en cuisine en quête de quelques bonnes bouteilles, et partit à la recherche des deux soldats, histoire de leur tirer les vers du nez aprés les avoir bien arrosés.

Alcyone_ a écrit:: [Le soir de l'accouchement]

Alcyone avait fait les cents pas, entre la chambre ou "ça" avait lieu, et les alentours de la chambre. A plusieurs reprises, elle s'était heurtée à Lourd qui ne voyait pas ce que deux soldats et un prévôt faisaient là. Le ton était monté, mais puisque la Dame du Mazet avait donné son accord, les soldats resteraient là, point final.

Quand elle passait la tête par l'entrebaillement de la chambre, c'était pour voir (et surtout entendre) Bess souffrir comme jamais. Pas besoin d'ouvrir la porte pour ça d'ailleurs. Comment pouvait-on humainement endurer pareille torture? Alcyone tenta de faire abstraction des cris et de ses propres craintes quant à la maternité pour se concentrer sur ce pourquoi elle était là.

Elle avait préféré continuer ses rondes, Ned officiait très bien toute seule. Enfin, le premier cri parvint à ses oreilles. Elle se demanda si c'était un petit garçon ou une fille. Elle irait voir après, elle devait d'abord refaire un tour de la propriété à cheval. Non pas qu'elle s'en fichait, mais au contraire, justement... avant d'aller songer à souhaiter la bienvenue à ce petit être, elle songeait surtout à sa sécurité... Il faisait déjà noir, elle avait beau ouvrir les yeux, on ne voyait pas grand chose à plus de 10 mètres. Elle fouillait parfois l'un ou l'autre buisson au hasard de la pointe de son épée.
Elle rentra dans la demeure, veillant au passage que les soldats étaient toujours en poste. Bess lui avait donné une semaine, elle entendait bien camper là. Les gardes se relayeraient...

[Deux jours plus tard]

Le visage du prévôt exprimait sans équivoque la fatigue... Elle avait fermé les yeux à peine quelques heures en trois jours... Elle rendait de temps en temps visite à la jeune maman et à son petit Alessandro. Tout allait bien pour eux, elle tâchait de se faire discrète, pas trop envahissante, pour ne pas donner à Bess l'envie de la congédier, elle et les deux soldats. Il y avait bien sûr eu de nouveaux mots avec Lourd, mais coûte que coûte, elle resterait là. Alcyone avait même envisagé d'avouer à Bess pourquoi elle était si sûre que c'était elle que visait Tarrelian. Elle gardait toujours la lettre de l'ancien Lieutenant sur elle, la touchant parfois du bout des doigts, machinalement, comme si elle cherchait à s'assurer que tout ça était bien réel... La lettre l'était, en tout cas.

Ce soir-là, elle avait du mal à tenir éveillée. La relève de la garde avait été assurée, elle s'autorisa un petit moment avec Bess et son fils, venant lui apporter une petite collation. Elle tenta de cacher sa fatigue en entrant joyeusement pour apporter le plateau de victuailles.

- Bonsoir, tout le monde! Alors? Comment va la maman et sa tribu? J'apporte de quoi nourrir tout ce petit monde!