[RP] Un meurtre sordide à Bourganeuf

Elene a écrit:: Un sifflement familier se fait entendre dans ce coin de fôret silencieux au lever du soleil. Elene ne connait que trop bien ce bruit et reste figée quand la flèche se plante au sol à quelques centimètres de son pied.
Elle ferme un instant les yeux, évidemment qu'il s'agissait d'un piège... La jeune femme jette un rapide coup d'oeil aux fourrés où Cyrmiaque s'était probablement caché. Son oeil gauche est trop enfflé pour qu'elle y voit correctement, seul le droit a gardé toutes ses capacités.

Le temps des réflexions est révolu, elle est le gibier il est le chasseur.
C'est à présent à elle seule de se tirer de ce mauvais pas. Peut être que ses années passées dans les bois à se rendre invisible aux yeux du monde lui serviront aujourd'hui.
Quand à la question de savoir si elle était capable de courrir... Comme tout animal bléssé a qui il reste un peu de volonté pour survivre, elle en était capable, oui.

Ni une ni deux, elle se met à fuir, gardant le cap qu'elle s'était fixé et laisse ses jambes l'entraîner, le plus loin possible. Les entailles se son flanc et son ventre ne cessent de saigner, sa main n'est qu'une boule douloureuse qu'elle presse contre sa poitrine, mais une seule idée chasse toutes ces douleurs : prendre de la distance pour pouvoir ensuite se cacher.

Cyrmiaque a écrit:: La belle fuit comme une biche aux abois, mais lui à l'avantage de n'être pas blessé, il la devance aisément en courant à la parallèle d'elle.
Il décoche une nouvelle flèche et vise la jambe droite.

Il continuera jusqu'à la mise à mort. Mais avant il veut que kennan la tienne comme il avait dû le faire pour sa belle, et voir dans son regard la douleur, les regrets, les pourquoi....avant que ses yeux ne se voilent du drap de la mort.

Tu es déjà morte Elene, abandonne, personne ne te secourras, tu es à ma merci.

Cyrmiaque se redéplace tout en parlant, sa voix se répercutant sur la voûte des arbres décharnés. Ses pas ne faisant pas de bruit sur le sol meuble, il se cache de sa proie, il sent la panique l'envahir, mais aussi cet instinct de vie inaltérable.

Elene a écrit:: Elene trébuche, une grimace déforme son visage tuméfié et elle pose son regard sur l'atroce douleur qui lui déchire la cuisse, y découvrant une flêche solidement plantée.
Essayant de ne pas ralentir la cadence, elle tente de l'ôter... Sans succès. Il faut se rendre à l'évidence, pour se débarrasser de l'objet de sa souffrance, il lui faudra s'arrêter.

Cyrmiaque est à sa hauteur, sur sa droite, avec toutes ses capacités physiques.
Bléssée et considérablement affaiblie, il lui faudra trouver un abri de fortune.
Le tronc d'un arbre entre elle et lui fera l'affaire le temps d'un instant. Elene s'y appuie et sans perdre une seconde arrache le carreau envoyé avec toute la force de l'homme. Bien planté, elle se réussit qu'à le briser, laissant dans ses chairs la pointe et un morceau de la tige sanguinolente.

Avant de reprendre la fuite, il faut localiser son poursuivant... Mais Cyrmiaque est plus que silencieux, et la jeune femme ferme les yeux, concentrée afin d'entendre le moindre bruit.
Un léger crissement le trahit, et plaquée contre l'écorce elle se décale avant de reprendre la fuite dans le sens opposé.

Chaque foulée n'est que douleur, plus d'une demi heure que la traque dure à présent, le soleil hivernal réchauffe légèrement la terre durcie par le gel de la nuit.
Elene, à bout de souffle, refuse de s'avouer vaincue, jamais elle ne lui fera le plaisir de laisser tomber, elle tentera de lui échapper jusqu'à la mort. Le bravant quand elle ne pourra plus faire autrement.
Elle n'a qu'un but, l'éloigner de la cabane, se perdre le plus loin possible afin de Kennan ne les retrouve pas.

Kennan a écrit:: La piste qu'il avait suivi donnait sur une sorte de clairière, afin de ne pas se mettre à découvert Kennan resta à l'écart, invisible derrière un arbre. Tchak le corbeau jusque là posé sur son épaule, en profita pour se percher sur le toit d'une petite cabane d'apparence abandonnée.
Le coeur battant il entreprit d'en faire le tour, afin de s'assurer que c'était bien l'endroit qu'avait choisi Cyrmiaque pour séquestrer Elene.

Ainsi, s'aidant des fourrets et des arbres entourant l'espace dégagé, il contourna rapidement la minuscule construction de bois, repéra le cheval de son ennemi encore sellé, attaché à l'arrière, et constata que toutes les issues étaient closes.
Seule la porte était légèrement entrebaillée, ce qu'il trouva étrange...
Kennan se mit à courrir et se plaqua, dos à la façade vermoulue, avançant silencieusement vers l'entrée, oreille tendue.
Pas un bruit à l'intérieur, son coeur s'affola... Il arrivait peut être trop tard !

Son poignard à la main il bondit ouvrant la porte avec fracas d'un coup de pied, prêt à bondir sur quiconque se présenterait devant lui, mais baissa la garde, le cabanon était désert de toute présence humaine.
Le jeune homme pénètra dans la pièce unique et détailla chaque recoin : plus que sommairement meublé, l'endroit ne devait pas avoir servi depuis des lustres. Son regard se promena d'abord sur l'âtre où il n'y avait pas la moindre trace de cendres, puis sur une chaise brisée et enfin sur la couche.
Quelques pas en direction des couvertures mitées qui ne lui apprirent pas grand chose. Il n'y avait rien hormis ces meubles et une table...

Il ouvrit de grands yeux et s'y précipita, le coeur au bord des lèvres. Ses yeux avaient eu du mal a s'habituer à la pénombre et Kennan n'avait pas discerné les cordes posées dessus.
A présent devant la table il saisit les liens d'une main et, posant son poignard, toucha aux tâches de sang fraîches laissées par la torturée, de l'autre.
Les yeux brouillés de larmes, il ne put que laisser échapper :

- Mon dieu... Elene...

Fermant les yeux de rage et serrant le poing, il se persuada que cette dernière était encore en vie, il le fallait, il le sentait.
Peut-être avait-elle réussi à s'échapper ? Utopie, mais il devait garder l'espoir.
Dans ce cas, il devait la retrouver !

Kennan sortit prudemment de la cabane et alla détacher le cheval, il irait plus vite ainsi. La fine pellicule de neige avait fondu, le soleil montait à présent et réchauffait la terre, ne lui offrant aucune piste à suivre, il réfléchit un instant et enfourcha la monture, la cabane dans son dos, il le talonna et galoppa tout droit.

Cyrmiaque a écrit:: Cyrmiaque sent son sang battre dans ses veines. L'excitation à son comble l’emplit de force. Il ne pense plus qu'à une seule chose, traquer, faire souffrir, tuer.
Il guette. Il attend. Il patiente.

Il sent Elene à l'affût du moindre bruit. Une brindille craque, sûrement sous les pieds d'un animal.
La belle s'élance boitillante sur sa gauche, son visage exprimant la douleur à chacun de ses pas. Lui sourit en sachant qu’il n’aurait aucun mal à la distancer.

Il s’élance à son tour, faisant correspondre ses foulées aux siennes pour en étouffer le bruit. Cyrmiaque la contourne et se poste à l’affût à une centaine de mètres d’elle. Il prend une nouvelle flèche dans son carquois et vise la jambe indemne.
Il loupe la première et en saisit aussitôt une nouvelle, bande son arc et cette fois si atteint sa cible juste au-dessus du genou.
De nouveau il se déplace sur la droite, s’accroupit et attend en silence, aussi immobile qu’une statue ornant les églises.

Elene a écrit:: Nul autre bruit que celui de sa course folle et du sang qui tambourrine a ses oreilles, le même sang qui s'échappe inlassablement de ses blessures, l'affaiblissant à chaques minutes.
Dans sa tête Elene essaye de se repérer, le cabanon est loin derrière eux à présent, même si Kennan le retrouve, la neige de la nuit aura fondu et effacé les traces de leurs pas.

Le froid qui l'avait quitté au début de sa fuite la rattrappe, engourdissant son corps déjà très affaibli, tout comme Cyrmiaque qui décoche une autre flèche.
Surprise par le carreau qui arrive de face, elle ne peut qu'être un instant soulagée qu'il rate sa cible. La jeune femme bifurque alors mais pas assez rapidement... Pas à temps... Le deuxième tir la touchera à l'autre jambe, brisant net ses espoirs de lui échapper à présent.
Les forces qui lui restent lui permettent cependant de faire encore quelques pas, mais Elene se sent dangereusement faiblir et sait qu'elle ne tiendra plus très longtemps.

L'heure de la confrontation avec son bourreau va sonner, la jeune femme s'y prépare, mais non sans l'obliger à la poursuivre encore un peu, gagnant un peu de temps sur ce qui l'attend, elle avance péniblement dans sa nouvelle direction.

Kennan a écrit:: Malgré l'allure Kennan scrutait le sol à la recherche de la moindre trace, du moindre indice. Il galoppait depuis plusieurs longues minutes, sans succès... Il fallait se rendre à l'évidence, Elene avait pris une autre direction ou bien quelque chose lui avait échappé.
Il tira brusquement sur les rennes et fit faire demi-tour au cheval avant de le relancer au galop en direction de la cabane.

Une fois de retour au point de départ il bifurqua un peu et, au trot, fixait le sol.
Soudain, il fit piler sa monture à la vue d'un morceau de flêche brisé. Kennan sauta à terre, le ramassa et balaya l'endroit du regard à la recherche d'autres indices. Il pâlit à la vue d'une flaque de sang, vision morbide, mais qui l'assurait d'être sur la bonne voie.

D'un bond il remonta en selle et lança le cheval sur la piste sanglante, si c'était Elene qui avait perdu autant de liquide vital il se devait de faire vite, avant d'arriver trop tard...
Galoppant a travers bois, il cherchait du regard une silhuoette entre les arbres.

Cyrmiaque a écrit:: Cyrmiaque s'avance vers Elene qui n'est plus qu'un tas de chairs sanguinolant. Il s'accroupi d'elle à une certaine distance. Un vilain coup est si vite arrivé.
Il se met à lui parler doucement.

Je m'excuse de t'avoir fait ça mais je n'avais pas le choix. Ton sale frère ne va pas tarder. Il est intelligent et c'est un bon pisteur. Il sera bientôt là. Demande lui pourquoi tu as dù souffrir, demande lui quel gentil garçon il est.
Quand tu sauras tout, tu auras finit de souffrir, je te le promet.

Sur ses mots Cyrmiaque retourne dans l'ombre, se terre dans un silence sans pareil. Il n'y avait plus qu'a attendre.

Elene a écrit:: Chaqe pas lui demandait un effort surhumain, aussi courageuse que la jeune femme puisse être, l'étendue de ses blessures avait raison de sa détermination.
Les entailles de son flanc et son ventre étaient des plaies béantes, déchirantes, sa main amputée d'un doigt déversait son sang sans discontinuer, son visage que douleur et ses jambes meurties ne la portaient plus. Ses vêtements étaient maculés de rouge à tel point qu'on ne pouvait dire avec précision quels endroits de son corps avaient été épargnés.

Sans même se rendre compte elle s'était arrêté et se tenait chancelante au milieu de cette immence forêt. Quand Elene ouvre les yeux et que le flou dans lequel elle se trouve s'estompe, c'est pour discerner Cyrmiaque accouppi a quelques enjambées. L'homme lui parle, semble-t-il, la jeune femme se concentre alors sur les lèvres de son tortionnaire, tâchant de faire abstraction du bourdonnement à ses oreilles afin de comprendre ce qu'il dit.
Ses paroles font revenir en elle la colère et la détermination qui étaient en train de l'abandonner, comment pouvait-il s'excuser ? Comment pouvait-il accuser son frère ? Le sang tambourine a ses tempes et Elene articule à l'attention de Cyrmiaque qui s'est terré à nouveau dans l'ombre :

- Un lâche, vous n'etes qu'un lâche. Un pleutre qui se terre !
Sortez de votre trou !

Ce qui lui reste de ses forces la maintiennent droite devant son agresseur, elle ne fara pas un pas de plus pour fuir, il était temps de l'affronter, de résister jusqu'à la mort si tel était son destin.
Ses membres tremblent sous la colère, elle le voudrait en face d'elle, afin de lui dire en le regardant dans les yeux combien elle le méprisait.

Kennan a écrit:: Le silence environnant n' était perturbé que par le bruit régulier das sabots du cheval lancé au galop sur le sol boueux.
Le soleil marquait à présent le milieu de la martinée, l'heure où les paysans sont depuis longtemps dans les champs, où les boulangers dorment et où les pales des moulins tournent pour moudre le blé.
Ses faibles rayons jouaient au travers des branches dénudées, réchauffant la terre en hibernation, mais le coeur battant à toute allure, Kennan n'y prétait aucune attention.

Ses yeux scrutaient la moindre brindille, le moindre buisson à la recherche de sa soeur qu'il savait en danger. Une seule idée le faisait avancer : arriver à temps...
Alors qu'il commencait à désespérer et à se demander s'il n'avait pas perdu la piste, un cri retentit dans ce décor ouaté.
Kennan réajusta ses rennes et, suivi par le corbeau qui se posait de branches en branches talonna son destrier pour rejoindre au plus vite la voix qu'il avait reconnu.
Rassuré sur le fait qu'Elene était encore en vie il se pencha sur l'encolure murmurant :

- En vie... Elle est en vie...

Elene a écrit:: Le silence, Cyrmiauque ne répond pas à ses insultes, il reste invisible, dans l'ombre tel un rat. Cette réaction l'encourage dans son envie d'en finir avec lui, de lui faire face.
Alors qu'elle fait un pas en direction de la cachette de son tortionnaire son attention est détournée par le bruit d'un cheval qui approche, les coups donnés par les sabots sur le sol meuble indiquent qu'il est tout près et Elene imagine un chasseur ou peut être un soldat, de l'aide en tout cas, et peut être la fin du cauchemard.

Quand elle tourne la tête dans un mouvement qui lui semble fait au ralenti elle ouvre de grands yeux emplis d'éffroi, le cavalier n'est autre que Kennan, faisant de cette situation déjà désespérée, un futur drame.
Muée par l'énergie du désespoir elle se dresse les bras ouvert face au cheval pour le stopper net dans sa course et sans entendre ce que son frère lui dit, ne fait que répéter, les larmes aux yeux désespérant de le voir lui désobéir :

- Vas t'en ! Ne reste pas là ! File et ne t'arretes qu'une fois au village !
Va t'en !

Devant l'incompréhension de Kennan, et voyant qu'il est prêt à descendre de sa monture elle change de ton, se faisant violence de parler ainsi au seul être qui lui soit proche et reprend sèchement :

- Je n'ai besoin ni de toi ni de ton aide ! Laisse moi ! Jamais je ne t'ai demandé à venir ! Disparais !

Mais il fait fi de sa colère et saute à terre.
Les larmes d'Elene ne cessent de couler... La rage qui transformait sa voix s'étrangle en un sanglot et, elle tombe à genoux, épuisée et lasse de combattre, les mains sur le sol boueux, le dos voûté et les épaules secouées par des spasmes.
D'une voix saccadée, incapable de regarder son frère dans les yeux elle murmure, fixant la terre que son sang souille :

- Il est là... Il a dit des choses... Affreuses... Est-ce vrai ? Il va te tuer... Il va nous tuer... Sauve toi ... Je t'en prie... J'ai tout fait ... Pour que tu ne nous trouve pas... J'ai échoué...
Oh Kennan... Pardonne moi...

Kennan a écrit:: Une silhouette se dessine finalement. A sa posture, Kennan eut du mal à reconnaître sa soeur, mais quand ce fut le cas, il tallonna sa monture pour la rejoindre le plus vite possible, le coeur battant à tout rompre, il l'avait retrouvée, elle était en vie.
Un regard circulaire et il ne vit pas Cyrmiaque, ce qu'il vit par contre c'est l'état dans lequel sa soeur était et son coeucessa une fraction de secondes de battre.

Quand elle l'apperçut, Elene se précipita sur le cheval qui pila et hennit de frayeur.

- Elene, ça va ? Dis moi ce qu'il s'est passé !

Mais sa soeur ignora ses questions, répétant avec entêtement les mêmes mots, lui demandant de partir.
Les yeux du jeune homme ne savaient où regarder, Elene n'était que plaies et douleurs, son visage aux traits fins était tuméfié, et quand sa main se posa sur lui pour le repousser il ferma les yeux pour ne pas voir le doigt manquant. Les larmes lui vinrent, il la regardait, incrédule... Comment pouvait-il l'abandonner !

Alors qu'il allait glisser de la selle pour la rejoindre, le regard d'Elene se durçit et à nouveau elle le repoussa avec une violence qu'il n'avait jamais connu chez sa soeur.
Faisant fi de cela, Kennan descendit de cheval, s'agenouilla pres d'elle et la prit dans ses bras. Alors qu'il déposait un baiser sur son front elle parla de Cyrmiaque :

- Ne t'en fais pas, je suis là maintenant, je ne te laisserai pas...

Sujet: Re: [RP] Un meurtre sordide à Bourganeuf Ven 28 Mar 2008, 11:52

cyrmiaque a écrit:: Cyrmiaque regardait la scène sans compassion aucune.
Le frère maudit était arrivé. Ce qui se déroulait sous ses yeux était pathétique, une fille plus morte que vive, les chairs à vif; un valeureux meurtrier l'âme meurtrie de voir le même sang que lui couler sur la neige.
Il savait que trop ce qu'il pouvait ressentir à cet instant: de la haine, de la douleur, l'envie d'être celui qui souffre et qui saigne plutôt que celui impuissant qui regarde l'être adorer lui échapper par ses plaies béantes.

Le tortionnaire ne savait pas encore si il allait le laisser en vie pour que la perte de sa soeur par ses fautes le hante à jamais, ou l'abattre pour ce qu'il avait fait à sa dulcinée.
Cyrmiaque ne bougeait toujours pas, ce n'était pas encore le moment, il voulait entendre les aveux, voir le regard d'Elène quand son frère adoré passerait de l'état de grâce à l'état de monstre.

Sujet: Re: [RP] Un meurtre sordide à Bourganeuf Ven 28 Mar 2008, 11:52

Elene a écrit:: Les larmes coulent, chaudes sur ses joues endolories, une question cogne en son esprit, rebondissant sans cesse.... mais Elene veut d'abord rassurer, si c'est encore possible, son frère.
Les mots passent avec difficultés la barrière de ses lèvres. La jeune femme est au bord de l'épuisement :

- J'étais en train de chasser... Il est... Arrivé... Gentil... Et puis j'ai bu.. A la gourde.

Elene s'arrête un instant, pour reprendre son souffle et prend la main de Kennan dans la sienne. Elle avait l'impression de la serrer, mais sans doute lui ne sentait qu'une infime pression.

- Et puis le noir... Attachée... Les coups... Puis il m'a laissé partir... Et les flêches...

Ses yeux se posent sur les blessures occasionnées par les traits avant de sonder le regard de l'homme.

- Il a dit que tu l'avais tuée ! Dis moi Kennan... Je veux savoir la vérité... Qu'as-tu fait ?

Sa poitrine se soulève rapidement, les quelques mots l'ont épuisée, le sang perdu depuis des heures n'arrange pas la situation. Elene sait qu'elle est désormais incapable de se relever. Les genoux dans la boue elle essaye juste de rester encore en vie, le temps de voir Kennan s'en sortir indemne, le temps de savoir...

Sujet: Re: [RP] Un meurtre sordide à Bourganeuf Ven 28 Mar 2008, 11:53

Kennan a écrit:: Il l'écouta... Silencieusement peinant autant qu'Elene en parlant.
Concentré sur le visage si beau habituellement de sa sœur, ses yeux allaient de blessures en blessures, se refusant de voir l'état réel dans lequel elle se trouvait, se refusant de la voir mourante.
Lorsqu'elle parla de la gourde, il posa sa main sur cet objet de malheur, accroché à sa ceinture, le maudissant intérieurement.

Kennan ouvrit la bouche pour parler, il voulait lui demander, comment, elle qui était si prudente, si méfiante envers les gens, n'était pas restée sur ses gardes... Mais se dit que cette question était bien futile à présent, et garda le silence alors que la jeune femme saisit sa main dans la sienne.
Malgré les écorchures et la saleté, l'homme reconnut cette douceur qui la caractérisait, tant de fois cette même main l'avait consolé en caressant ses cheveux...

Il leva les yeux sur elle, la laissant poursuivre sans l'interrompre, crispant la mâchoire quand Elene évoqua les coups et serrant le poing. Cyrmiaque l'avait traqué telle une bête... Il payerait, Kennan en faisait le serment.
Son regard se fit plus dur, elle voulut savoir... Elle était en droit à présent...

Tant d'années à essayer d'oublier cette guerre, et en un instant tout les souvenirs lui revinrent à l'esprit. En une seconde il n'était plus à genoux dans la boue avec Elene, mais dans cette forêt semblable en tout point à celle ci, traquant avec deux autres soldats celle qui leur avait été désignée comme traîtresse... L'homme ferma les yeux sur la suite, qui malgré cela défilait en son esprit, l'approche, la capture, les hurlements de la jeune femme malgré lesquels ils l'avaient ligotée. Avait suivi une nuit entière de torture pour lui arracher les noms des renégats. Elle n'avait pas cédé à la douleur.
A aucun moment il n'avait douté de sa culpabilité, après tout son supérieur avait ordonné, lui savait, et ne pouvait se tromper, comment aurait il, en tant que simple soldat, pu douter de son intégrité ?

Le cauchemar ensuite... Endoctrinés par les idées qu'on leur avait mis en tête les hommes avaient usé de tous les moyens pour la faire avouer, cependant, les heures de torture n'avaient pas fait céder la jeune femme qui avait péri quelques heures avant l'aube emportant le secret.
Longtemps après cette terrible nuit le soldat qu'il était s'était demandé si elle était réellement coupable de ce qu'on l'accusait, réveillé par les hurlements qui hantaient ses nuits aujourd'hui encore.
Quelques jours après ça, rongé par la culpabilité, il avait démissionné.

Rouvrant les yeux il se décide à rompre ce pesant silence. Les mots sortaient avec difficulté, passant douloureusement la barrière que faisait la boule dans sa gorge, il narra d'une voix rocailleuse :

- J'ai fait des horreurs pendant cette foutue guerre Elene... Jamais je n'en ai parlé, car la honte me l'interdisait. J'ai tué, oui j'ai tué...Des soldats, qui comme moi ne demandaient qu'à vivre... Mais j'ai fait bien pire encore...

Il fit une pause, le temps de rassembler le courage nécessaire à la suite :

- Cette nuit là, mon lieutenant nous a demandé, à moi ainsi que deux autres de capturer une femme : Soldat de nos ennemis.
Elle détenait soit disant les noms de ceux qui nous avaient trahis, causant des centaines de morts dans nos rangs lors d'une offensive, nous devions la faire parler, coûte que coûte...
La suite n'est qu'horreur, car elle n'a jamais avoué... Emportant avec elle les noms...

Kennan hésita puis souffla ce qu'il n'osait penser :

- Où son innocence...

Il se tut, fixant sa sœur et redoutant le regard qu'elle aurait sur lui à présent...

Sujet: Re: [RP] Un meurtre sordide à Bourganeuf Ven 28 Mar 2008, 11:53

Cyrmiaque a écrit:: Un seul mot martelait sa tête sans fin.

ASSASSIN, ASSASSIN, ASSASSIN, ASSASSIN...

Enfin Kennan disait les mots de sa souffrance:

"nous devions la faire parler, coûte que coûte... La suite n'est qu'horreur..."

L'horreur il l'avait vu dans le corps mutilé de son âme soeur, dans son regard que l'on avait même pas pris la peine d'abaisser. Et lui avait souffert sa mort, sa lente agonie puis son absence.
Coupable ou innocente lui importait peu, comment des hommes pouvaient au nom de l'obeïssance aveugle perpétrer des actes aussi infamant?
Une lourde larme s'écrase sur ses mains pleines encore du sang de l'innocence torturée. Lui n'avait obéis à aucuns ordres, lui était coupable et assumait.

Cyrmiaqe sort enfin de sa cachette et avance d'un pas sur vers la clairière.

Toi!
Souffre les affres que j'ai enduré.

Toi!
Maudit moi de n'avoir fait que ce que tu m'as fait.

Toi!
Pleure jusqu'à ce que ton corps soit asséché.

Il se plante à 30 pieds de la scène touchante d'une frère au chevet de sa soeur mourante. L'arc bandé, une flèche pointée dans la direction du coeur de la femme.

Tes souffrances comme je te l'ai promis vont s'éteindre à tout jamais. Je suis un monstre qui tiens ses promesses.

La flêche claque et se précipite sur sa cible.